Sud ouest Libourne du 29 mai 2012

Publié le 29/05/2012 à 06h00
Par sylvain petitjean

Libourne

L’oiseau rebelle sur scène

« Carmen », l’héroïne de l’opéra de Bizet, séduit toujours les mélomanes. Le grand spectacle, ce soir dans la salle du manège de l’Esog, affiche complet depuis quelques jours.

Dernière répétition avec les 200 chanteurs et l’orchestre sous la baguette de Bruno Ricaud. (photo s. k.)

L’opéra, genre populaire voilà quelques siècles, s’ouvre à nouveau progressivement au grand public. Après le succès de la représentation de « Cosi fan tutte », l’œuvre de Mozart à la salle des fêtes, en février dernier, le Conservatoire de musique ainsi que la Ville récidivent ce soir avec « Carmen » l’opéra en quatre actes de Georges Bizet.

La mise en scène de cette représentation exceptionnelle placée sous la baguette de Bruno Ricaud, directeur du Conservatoire libournais, a été confiée à Fabrice Dubusset, ancien bassiste d’un groupe de rock et passionné de théâtre. « Cette tragédie est un fait divers pour journal à scandales. On dit que la musique adoucit les mœurs, mais cette fois elle aurait tendance à exciter les passions débordantes de jalousie maladive. Carmen est indomptable… » Et elle l’avoue en chantant « l’amour est un oiseau rebelle »…

Un véritable tube
Pour tenter d’y parvenir, du moins dans l’interprétation, l’orchestre de la Philharmonie d’Aquitaine et les solistes de l’Opéra-Bastide ont été associés au spectacle. Après avoir été Dorabella, dans le « Cosi fan tutte » libournais, une des chanteuses de cette compagnie bordelaise, Romie Estèves, incarne ce soir la fameuse bohémienne avec bonheur. « Carmen est un véritable tube, un des opéras les plus joués au monde. Tout le monde connaît et fredonne les mélodies », souligne-t-elle. Les solistes d’Opéra-Bastide partageront la scène avec près de deux cents choristes (les soldats et les cigarières) des Polyphonies d’Eysines ainsi que des élèves des classes de chant de l’école de musique libournaise.

Les répétitions ont commencé au début du mois. L’orchestre s’est seulement mis en place ces derniers jours. « Chanter avec un orchestre est un apport immense. Il y a une estime réciproque entre tout le monde », constate Romie Estèves, agréablement surprise par la grandeur du projet. « Malgré le petit budget, le nombre de musiciens et de chanteurs est impressionnant. Mais tout le monde est très motivé ! »

Reconquérir le public
Le lieu du spectacle contribue fortement à entretenir cet état d’esprit. Fabrice Dubusset n’a pourtant pas hésité à transformer le manège de l’Esog en marché aux fleurs où se jouera la tragédie. « Le public sera tout de suite transporté dès qu’il entrera dans la salle. L’acoustique est très saine, avec un plafond très haut capable de développer les harmonies. Dans un tel endroit, on a envie d’imaginer des choses folles, de jouer par terre ou d’aller au milieu des gens. »

Chanteurs, musiciens et Ville ne relâchent pas leur implication pour mener à bien ces grands projets musicaux en dépit des contraintes budgétaires. « Il faut y croire ! Libourne doit pouvoir s’adapter aux exigences de l’opéra pour reconquérir les gens… »

Mission accomplie pour ce soir, puisque le spectacle affiche complet depuis plusieurs jours déjà.

Libourne · Eysines

Sud Ouest du jeudi 8/12/2011 : Musique andine à l’eglise de Pompignac


Pour fêter son 10e anniversaire, l’Association pour la restauration de l’église de Pompignac (Arep) propose un concert de musique sud-américaine, samedi à 20 h 30, en l’église Saint-Martin. L’Arep a invité l’association de connaissance et culture andines Tali- Kuska, de Parempuyre. Le groupe musical, placé sous la directeion d’Emmanuel Lahoz, et accompagné par les polyphonies d’Eysines interprétera « La Misa Criolla » et « Navidad Nuestra » d’Ariel Ramirez. Entrée libre.PHOTO ARCHIVES M.-F. JAY

Pompignac · Gironde · Parempuyre

Sud Ouest du 14/10/2011 : La Ville d’Eysines à l’heure du Chili

Un choeur Andin est invité pour ouvrir la saison du Théatre J Villar d’Eysines

La saison culturelle 2011-2012 d’Eysines s’est ouverte résolument sur le monde. La diversité est son credo dans une idée de curiosité, de temporalité, de lieux et d’univers artistiques transdisciplinaires. C’est dans ce cadre très large que les Polyphonies d’Eysines accueilleront au théâtre Jean-Villar Le Plateau, dimanche 16 octobre, à 18 heures, le chœur de l’UMCE (université de Santiago du Chili), dirigé par le professeur Guillermo Vergara.

Un chœur qui en invite un autre pour un concert en harmonie au message libertaire et universel. Le chœur chilien interprétera des œuvres andines et latino-américaines a cappella ou accompagnées au piano par le professeur Luis Velasco et le professeur Alejandro Melendez au cor français.

Les Polyphonies, toujours sous la direction de leur chef Rodolfo Lahoz, rejoindront leurs amis chiliens pour célébrer en musique cet échange culturel.

Michel David

Entrée Libre.

Eysines · Bordeaux rive gauche · Gironde

Sud Ouest du 5/05/2010 : Leur choeur bat avec joie

Depuis 25 ans, Rodolfo Lahoz dirige une chorale étonnante. Les 120 chanteurs des Polyphonies ne donnent pas seulement de la voix. Ils créent des spectacles à grand succès. Les répétitions ont lieu Salle de réception du Pinsan. Lundi soir. La répétition laisse coi. 120 choristes français interprètent en espagnol des chants de Federico Garcia Lorca. Ils sont habillés en rouge et noir et préparent leur création de l’année, « Cantos de Andalucia », qui sera donnée deux fois ce week-end au théâtre Jean Vilar (1) avant de partir en tournée.

À la guitare et à la baguette, Rodolfo Lahoz. Le directeur de l’école municipale d’art de Parempuyre dirige les Polyphonies depuis plus de 25 ans. « C’est le premier travail que j’ai décroché quand je suis arrivé en France », raconte-t-il. C’était au milieu des années 80. L’Argentin de Mendoza chante depuis l’enfance. À l’âge de 15 ans, il dirigeait déjà une chorale. Par amour pour la peintre Anne d’Aressy, il l’a suivie dans son pays et n’en est jamais reparti.

Par son nombre de choristes, mais aussi de concerts donnés, l’association des Polyphonies d’Eysines est l’un des plus importants chœurs de la région. « Nous nous sommes tellement fondus dans le paysage local qu’on ne parle pas très souvent de nous », regrette la présidente Marie-Claire Prat.

Cette géographe, passionnée, elle, aussi d’Amérique du Sud, chante dans la formation depuis 1992. Son mari, Michel, vice-président, est l’un des rares chanteurs qui fait partie de la chorale depuis sa création en 1983. « Nous sommes un chœur dans un créneau peu courant, explique-t-il. Nous ne chantons ni des chansons françaises, ni du classique. Notre répertoire est celui des musiques du monde. »

« Il crée des miracles »Créneau original certes, mais difficile pour les choristes. Ils chantent en espagnol, allemand, grec, parfois même dans les langues locales d’Amérique du Sud. Le répertoire de ce continent avec un chef d’origine argentine est forcément souvent visité. « Rodolfo arrive à tirer le meilleur des personnes avec qui il travaille. Il opère des sortes de miracle », note Marie-Claire Prat. « La musique crée des liens. J’essaie de transmettre ma joie de chanter, répond l’intéressé. Mais je suis exigeant. »

Jamais le chœur n’a compté autant de choristes. « Pourtant certains s’en vont au bout de quelques séances quand ils voient la masse de travail personnel que cela demande », relève la présidente.

Pour les concerts, tous les textes doivent être connus par cœur. Les choristes ne se contentent pas de chanter. Ils sont costumés. Ils dansent parfois. Tous les ans, les Polyphonies créent un nouveau spectacle. Une exigence liée à une convention signée avec la municipalité d’Eysines.

Pour celle de cette année, la compagne du chef peindra pendant le concert, un danseur professionnel va également intervenir derrière et devant la toile. Des musiciens professionnels accompagneront le chœur. Les quatre heures de répétition hebdomadaires et toutes celles qui précèdent la création sont payantes. Le Pin Galant commande chaque année un spectacle aux Polyphonies. Le chœur est également demandé partout dans la région. « C’est une belle aventure, qui demande beaucoup d’investissement de chacun, souffle Marie-Claire Prat. Mais quel plaisir d’être heureux ensemble de cette façon ! »

(1) Samedi à 21 heures (complet), dimanche à 18 heures. Réservations au             05 56 55 18 38       ou             05 56 35 47 22       (12 et 6 euros).

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