Une nouvelle fois, les polyphonies d’Eysines font appel à la musique et au chant, à la danse et à la poésie, pour chanter l’âme d’un peuple méditerranéen et un pays : l’Andalousie.
L’Andalousie, c’est la terre des grands parents de Rodolfo Lahoz, partis en Argentine en 1899 avec dans leurs bras leurs enfants et dans le coeur l’envie de réussir. C’est la terre des Andalous de Cadiz, Sevilla, Cordoba, Granada.. la terre des oliviers et des poètes fous : Miguel Hernandez, Federico Garcia Lorca. Une terre qui a inspiré des musiques d’une grande sensibilité et qui nous a séduit !
Ainsi Lorca a-t-il adapté les chansons populaires de son pays pour les accompagner lui-même au piano, à la guitare, remportant de grands succès des deux cotés de l’Atlantique avec sa Compagnie théatrale « La Barraca », acclamée à Buenos Aires en 1933 . Ces chansons sont au coeur de cet hommage rendu à l’homme, à son oeuvre, à sa terre. Né en 1898 dans le village de Fuente Vaqueros, il a été dès son enfance mêlé aux plus humbles et exprime dans ses textes sa compassion pour les plus pauvres et surtout pour les femmes de la campagne andalouse.
En Argentine, notre ami et compositeur Damian Sanchez écrivait en 1986 une oeuvre très romantique inspirée des poèmes de F.Garica Lorca. Mémento rassemble ainsi des chansons d’amour, des histoires simples des villages andalous, des souvenirs mêlant passion, sang et mort. La mort qui l’a pris encore jeune sous les oliviers de sa terre aimée, lui qui a payé de sa vie, sa révolte contre l’ordre établi.
Emile Cosseto, compositeur croate et chef de choeur à Lille, a écrit la « Rapsodia del Canta Jondo » pour choeur et orchestre de chambre, sur les poèmes de F.Garcia Lorca. Dans le « Poema del Cante Jondo » écrit en 1921, Lorca a chanté l’Andalousie dont la quintessence est le peuple gitan. Au-delà de l’insipartion d’apparence régionaliste et folklorique, Lorca recherche l’esprit andalous, le « duende » dont les racines lointaines font du chant des gitans un témoignage de la spiritualité méditerranéenne. Les cloches de Cordoba, Sevilla, la guitare, le poignard, Mémento, forment le testament littéraire de Lorca. Tout est dit dans cette oeuvre qui a passionné le Choeur de « Polyphonies à Eysines »
Federico Garcia Lorca, poète, musicien, peintre, a voulu s’affranchir de toute attache pour donner libre cours à sa créativité, n’ayant d’autres guides que l’inspiration et le rythme. D’où l’idée d’y associer la danse, car il y a dans ses musiques un « duende gitano » qui envoûte les corps. La danse nait d’une toile blanche : les traits du pastel ébauchent les gestes et le danseur apparait. Il rend hommage, il appelle les voix, il fait danser le peuple.
Rodolfo LAHOZ Marie Claire PRAT
Directeur Artistique Présidente des Polyphonies à Eysines